Qualité de l'air #2 : du radon en Île-de-France ?

Le radon est un gaz radioactif issu de la désintégration du radium et de l’uranium présents naturellement dans l’environnement, que l’on retrouve essentiellement dans les grands massifs granitiques, mais également certains grès et schistes noirs (Massif central, Massif armoricain, Vosges, Corse). Il est classé par le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) comme cancérigène certain pour le poumon : 10% des décès par cancer du poumon lui serait attribuable.
Lors de mes évaluations, je laisse des capteurs de qualité de l’air intérieur pendant quelques semaines, que je surveille à distance. J’ai été très surprise de constater des concentrations supérieures à 100 Bq/m3 dans cette maison en meulière avec extension parpaing située en Essonne (je n’avais jamais observé de valeur supérieure à 10 Bq/m3 en Île-de-France). Des concentrations allant jusqu’à 600 Bq/m3 ont été relevées dans la cave, soit deux fois plus que la valeur seuil de 300 Bq/m3 fixée par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), bien que l’Île-de-France soit située en zone 1 sur la carte de l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire). Pour en avoir le cœur net, le propriétaire a mis en place des dosimètres qui ont été envoyés pour analyse en laboratoire d’analyses radioactives au bout de 2 mois, afin de connaître la valeur moyenne de radon dans chaque pièce. La concentration moyenne de la cave s’est révélée supérieure à la valeur seuil de 300 Bq/m3 et les autres pièces présentent toutes des concentrations supérieures à 100 Bq/m3.
On est ici loin des 3000 Bq/m3 que l’on peut observer en Bretagne ou en Auvergne, mais il est néanmoins indispensable de mettre en place une ventilation efficace et de surveiller la concentration en radon.