Les enduits correcteurs thermiques
Les enduits dits « correcteurs thermiques » sont composés d’un liant (la chaux, l’argile, le plâtre) et d’une fibre (paille, chènevotte, lin) ou d’un granulat (liège expansé, pouzzolane) qui apporte la correction thermique grâce à l’air qu’il renferme. Ils peuvent être mis en place à la main jusqu’à 6 cm, par banchage entre ossature ou par projection à l’aide de machines (cardeuse + projeteuse) entre 10 et 20 cm. Ils sont généralement appliqués en intérieur, mais ils peuvent aussi être appliqués en extérieur. Les plus connus sont : chaux-chanvre, terre-chanvre, chaux-liège, terre-paille… Toutes ces mélanges impliquent un temps de séchage important sous peine de désordres (annoncé : 1 cm par semaine pour le chaux-chanvre, idéalement un an et un été selon l’épaisseur et la finition retenue).
Concernant les performances thermiques, elles sont à calculées en fonction du couple liant-granulat retenu (et varient selon la masse volumique du granulat), mais on peut retenir que plus on met de liant, moins le mélange sera efficace thermiquement. Un matériau est considéré comme isolant si son coefficient de conductivité thermique λ est inférieur à 0,06 W/mK, ce qui n’est pas le cas de ces mélanges, c’est pourquoi on parle de « correction thermique ». Pour rappel R (m²K/W) = e (m)/λ (W/mK). À titre d’exemple, Saint-Astier annonce R = 4,80 m²K/W pour 35 cm pour son couple Batichanvre + Isocanna (chaux-chanvre), soit λ = 0,073W/mK et Chanvriers en Circuit Courts λ = 0,061 W/mK ou λ = 0,090 W/Mk selon la densité du mélange (terre-chanvre). Le coefficient de conductivité thermique λ est calculé en laboratoire dans des conditions spécifiques de température et d’humidité selon une norme NF, il ne concerne donc que les matériaux industriels ou pour lesquels les acteurs de la filière ont réalisé cette démarche.
Les enduits correcteurs thermiques ne peuvent donc se substituer à des isolants conventionnels, qu’ils soient biosourcés ou non, mais ils ont d’autres qualités : rupture de paroi froide, régulation de l’humidité ambiante grâce à leur capacité de sorption de la vapeur d’eau, capillarité (ils permettent le déplacement d’une certaine quantité d’eau gazeuse et liquide en leur sein), correction acoustique (masse + matériau poreux et non lisse). Ils sont donc parfaitement adaptés à la rénovation du bâti ancien.