D'où viennent les fissures en façade ?




La fissuration des façades peut avoir de multiples causes et la question de leur réparation est également sujette à controverse.
Pour commencer, un petit point de vocabulaire :
– faïençage : fines fissures superficielles formant un maillage irrégulier en surface
– microfissure : ouverture inférieure à 0,2 mm
– fissure : ouverture de 0,2 mm à 2 mm
– lézarde et crevasse : ouvertures de plus de 2 mm
Lorsqu’une structure se déforme, les contraintes sur le matériau peuvent dépasser sa capacité de résistance et aboutir à sa fissuration. Elle traduit une rupture du matériau, souvent en traction. Après fissuration, la structure cherche un nouvel équilibre, ce qui peut entraîner d’autres déformations et donc l’apparition de nouvelles fissures. La fissuration d’un mur est presque toujours traversante. Cela signifie que si ce mur est exposé à la pluie, elle peut atteindre l’intérieur du bâtiment. Lorsqu’elle ne résulte pas de la fissuration du support, la fissuration des enduits est généralement due à un retrait excessif.
En dehors des crevasses ou des lézardes attestant un défaut structurel majeur pouvant impliquer une reprise des fondations, la question de la réparation des fissures est complexe. Avant d’envisager de quelconques travaux, il convient de suivre l’évolution de la fissure dans le temps, afin d’évaluer son caractère actif ou inactif. Dans la plupart des cas, les fissures restent actives du fait de leur caractère traversant et de la dilatation des différents tronçons formés par la fissuration, s’ouvrant et se fermant en fonction de la température de la paroi. Des épingles constituées de barres en acier peuvent être utilisées pour « coudre » les fissures. Une autre solution est la pose d’un bardage ou une isolation des murs par l’extérieur.
Si vous avez un doute sur l’évolution d’une fissure sur votre bâtiment, faites appel à un expert (bureau d’études structure, expert d’assurance, architecte) qui déterminera sa dangerosité et vous indiquera les solutions adaptées.
📖 Philipparie P., Thomas J.-L. (2023) – La pathologie des façades, CSTB Éditions/AQC, 132 p.
📖 Béchade A.-F. (2021) – La pathologie des fondations superficielles, CSTB Éditions/AQC, 532 p.